06 juin 2007

Extinction d’espèces au Royaume-Uni : « le signe d’une catastrophe mondiale »


D’après de nouvelles preuves scientifiques, des réductions des populations de plantes, d’oiseaux et de papillons au Royaume-Uni pourraient être le signe avant-coureur d’une catastrophe mondiale semblable à celle qui a exterminé les dinosaures. Les données recueillies par 20.000 volontaires pendant plus de 40 ans ont apporté la preuve la plus flagrante à ce jour que la Terre est en proie à une extinction de masse.

Les rapports montrent une réduction de 28 % des espèces de plantes britanniques indigènes, 54 % des espèces d’oiseaux et 71 % des espèces de papillons.

Dans leur étude de 10 km2 de terre, pris au hasard, les chercheurs ont trouvé qu’un tiers de toutes les espèces enregistrées avaient disparu d’au moins l’un des endroits où elles avaient vécu il y a environ 20 à 40 ans.

La découverte la plus significative est représentée par le sort des papillon, depuis que les experts ont émis la supposition selon laquelle les insectes seraient les créatures les plus résistantes au changement d’habitat, et les insectes représentent également plus de 50 % de toutes les espèces existantes sur Terre.

Mais les dernières données montrent que les insectes décroissent plus rapidement que les plantes et les oiseaux, et qu’environ 13 % d’entre eux ont disparu des zones qu’ils occupaient auparavant.

Cela inclut deux espèces de papillon qui se sont éteintes lors des 20 dernières années, le papillon grand bleu et le papillon grande tortue.

Dans un article paru dans le journal Science Today, les chercheurs ont déclaré que les résultats de leurs recherches ont apporté une confirmation à la théorie selon laquelle le monde est à l’aube de la « sixième grande extinction de l’histoire ».

Le Dr Jeremy Thomas, directeur du Centre du Conseil de la Recherche sur l’Environnement Naturel pour l’Ecologie et l’Hydrologie, dans le Dorset, a déclaré : « Il y a eu cinq grands bouleversements dans toute l’histoire passée, alors qu’en une très courte période seulement, environ 65 à 95 % des espèces ont disparu ».

« Personne n’affirme que nous sommes à ce niveau d’extinction des espèces pour l’instant, mais nous disons que le niveau est dangereusement élevé. »

La grande préoccupation est que si cela continue pendant encore 100 ou 200 ans, l’effet cumulatif pourrait produire une autre de ces extinctions massives. La différence cette fois c’est que ce sera l’homme qui l’aura causé.

La dernière, et la plus connue, des extinctions massives se déroula à la fin de la période Crétacée il y a 65 millions d’années, lorsque les dinosaures disparurent de la surface de la Terre.

Les découvertes actuelles sont basées sur les observations britanniques de milliers de naturalistes amateurs. Les informations qu’ils ont recueillies, et qui couvrent virtuellement tous les coins de l’Angleterre, du Pays de Galles et de l’Ecosse, ont été soigneusement analysées sur une période d’un an.

Cela comprend les 1.254 espèces britanniques indigènes de plantes vasculaires, les 201 espèces indigènes d’oiseaux d’élevage, et les 58 espèces indigènes de papillons d’élevage.

Le Dr Thomas a déclaré qu’il y avait plusieurs explications au fait que les activités humaines menaçaient la biodiversité, mais que cela se résumait à « une surexploitation des ressources naturelles ».

Il est convaincu que si une étude similaire avait été conduite dans l’une des grandes forêts tropicales mondiales, elle aurait révélé des découvertes encore plus choquantes. La grande majorité des insectes, dont l’on pense que 90 % restent encore non identifiés, vivent dans les tropiques.

Une étude séparée, également publiée dans Science Today, a montré comment la pollution à l’azote endommageait les prairies du Royaume-Uni.

L’azote, déposé par l’atmosphère, provient des fertilisants de l’agriculture et des combustibles fossiles.

Les chercheurs guidés par Carly Stevens, de l’Open University de Milton Keynes, a estimé que les prairies pourraient avoir perdu plus de 20 % de leurs richesses en matière d’espèces lors des 40 dernières années, à cause des dépôts d’azote.