30 novembre 2007

L'agriculture bio augmente la biodiversité

L'agriculture biologique vient de marquer des points sur sa rivale conventionnelle, si l'on en croit les résultats de l'étude la plus exhaustive en la matière. Menée par une équipe de scientifiques de l'Université d'Oxford et publiée dans "Royal Society Journal Biology Letters", cette étude montre de façon très conclusive que l'agriculture biologique permet une plus grande biodiversité que l'agriculture conventionnelle, aussi bien pour la faune (scarabées, araignées, oiseaux ou chauves-souris) que la flore.
Parmi les résultats présentés, on peut noter que :
-Les cultures "bio" contiennent presque deux fois plus d'espèces de plantes (85%).
-Le nombre d'araignées, d'oiseaux et de chauve-souris augmente de 17%, 5% et 33%, respectivement.
-Le nombre d'espèces et le nombre d'individus au sein des espèces augmentent.
-Les densités de prairies et de haies sont accrues dans les fermes "bio", conduisant à des champs de plus petite taille et des haies de plus grande épaisseur.
-Les agriculteurs "bio" sèment plus tardivement et coupent leurs haies moins fréquemment.

Au vu de ces résultats, la différence de biodiversité entre les deux systèmes proviendrait en grande partie du fait que les cultures de l'agriculture biologique conservent une plus grande variabilité des habitats, en particulier pour les plantes.
Selon les scientifiques, cette étude est sans précédent de par sa taille et sa durée ; les observations de comparaisons entre des zones céréalières cultivées de façon biologique ou non biologique ont pris place pendant cinq ans et ont couvert 160 fermes s'étalant de la Cornouaille à la Combrie dans des zones de plaines de l'Angleterre. Par comparaison, la plupart des études précédentes ne prenaient en compte qu'un nombre limité d'espèces d'animaux ou de plantes ou restaient très locales dans leur échelle.

Information extrait du BE Royaume-Uni numéro 59 numéro du 08/09/2005 rédigé par l'Ambassade de France au Royaume-Uni. Les Bulletins Electroniques (BE) sont un service ADIT et sont accessibles gratuitement sur http://www.bulletins-electroniques.com

Manger bio, c'est profiter d'aliments ayant une bonne qualité nutritionnelle

Les aliments biologiques ne contiennent pas de résidus de pesticides et des premiers travaux (INSERM) montrent que la qualité nutritionnelle des aliments issus de l'agriculture biologique est, en général, supérieure de 30 % à celle des aliments issus de l'agriculture conventionnelle.
www.radiofrance.fr/chaines/france-info/dossiers/dpm/index.php?rid=100000102&aid=10000023

Photo N.Saugout

29 novembre 2007

Faune et flore en zone de guerre

A l’origine d’une initiative novatrice, The Earth Organization, une association de protection internationale basée en Afrique du Sud, a soumis aujourd’hui une proposition de résolution au Secrétaire Général des Nations Unies demandant à ce que les zoos, les parcs naturels, les réserves marines, les installations attenantes et leurs personnels soignants, soient déclarés cibles de guerre illégitimes. Cette résolution exige également la reconnaissance que certains actes délibérés et irréversibles concernant l’environnement ou la destruction de la vie animale lors des conflits armés soient déclarés crimes de guerre.

“Les zoos et les parcs naturels sont en train de devenir des arches de Noé modernes et permettent au monde d’apprécier, de préserver, d’étudier et de mieux comprendre notre biodiversité, tant qu’une solution durable ne sera pas trouvée » a affirmé Lawrence Anthony, le fondateur de The Earth Organization. “Il y a de toute évidence un devoir de protection des états envers leur biodiversité là où un conflit armé a lieu, et la sécurité des installations, tout comme celle des vétérinaires et des écologistes qui s’en occupent, doit être garantie par la communauté internationale.”

Lawrence Anthony a ajouté : “Nous sommes entrés dans une ère où l’extinction des espèces a pris des proportions considérables à cause des activités humaines. Les conflits armés sont uniquement l’expression de l’échec de l’être humain à protéger correctement son environnement naturel et les formes de vie qui en dépendent.”

Le document constate que l’évolution des zoos et des zones protégées va des installations qui abritent la faune et la flore attrayantes aux yeux du public, jusqu’aux bastions essentiels de la biodiversité et derniers refuges des espèces en voie d’extinction.

La résolution demande aussi la présence d’experts de l’environnement dans toutes les négociations de paix et les résolution de conflits des Nations Unies. « L’environnement, la faune et la flore patissent toujours des conflits armés et doivent être représentés dans toutes les négociations de paix, » a dit Anthony.

Lawrence Anthony est un écologiste de renommée internationale et un auteur bien connu pour avoir sauvé le zoo de Bagdad durant l’invasion par la Coalition de l’Irak en 2003.



A l’attention de Monsieur Le Secrétaire Général des Nations Unies
REQUETE POUR L’ACCEPTATION D'UNE RESOLUTION FAISANT APPEL AUX ETATS MEMBRES POUR PROTEGER LES INSTALLATIONS UTILISEES LORS DE LA PRESERVATION, LA RECHERCHE, L'ELEVAGE, LE TRAITEMENT OU L'ETUDE DES ANIMAUX SAUVAGES ET DANS LESQUELLES LES ANIMAUX SAUVAGES SONT TEMPORAIREMENT OU DEFINITIVEMENT GARDES,
AINSI QUE LA PROTECTION DE LA FAUNE, DE LA FLORE ET DES RESERVES MARINES DURANT LES CONFLITS ARMES,
AINSI QUE LA RECONNAISSANCE DE LA NECESSITE DE CONTINUER LE TRAVAIL DES PERSONNES EMPLOYEES DANS CES INSTALLATIONS, CES ORGANISATIONS LOCALES ET CES ORGANISATIONS D'AIDES QUI ONT POUR MISSION LA PROTECTION, LA PRESERVATION ET LE TRAITEMENT DES ANIMAUX SAUVAGES LORS D'UN CONFLIT ARME,
AINSI QUE LA RECONNAISSANCE DE CERTAINES FORMES DE DOMMAGES ENVIRONNEMENTAUX DURANT UN CONFLIT ARME TELS QUE LES CRIMES DE GUERRE.


Les XXème et XXIème siècles ont vu la naissance de la Loi Internationale Environnementale malgré les crises environnementales imminentes et l'adoption de l'obligation de conserver et protéger l'environnement naturel in situ et ex situ par les états membres.

L'effet dévastateur d'un conflit armé sur les programmes de préservation et d'étude des animaux sauvages ex situ est moins évident que l'abandon et la négligence des animaux sauvages en captivité durant les conflits armés, et par conséquent, il est demandé :

LA RECONNAISSANCE de l'obligation des états membres de respecter et de protéger l’environnement naturel ;

LA RECONNAISSANCE de l'obligation des états de s'assurer que les activités au sein de leur juridiction ou sous leur contrôle ne nuisent pas aux environnements des états voisins ou de zones au-delà de leur limite de juridiction ;

LA RECONNAISSANCE de l'obligation des états de développer des stratégies, plans et programmes nationaux pour la conservation et l'utilisation durable de la biodiversité comprenant :

(i) l'identification et la surveillance de la biodiversité ;

(ii) l'adoption de méthodes de conservation in situ et ex situ ;

(iii) l'établissement de programmes de recherche et de formation; ainsi que

(iv) l'engagement dans l'éducation publique et la sensibilisation


LA RECONNAISSANCE que la mise en place des installations pour la préservation, la recherche, l'élevage, le traitement ou l'étude des animaux sauvages, et dans lesquelles les animaux sauvages sont temporairement ou définitivement gardés ainsi que les réserves marines, la faune et la flore, est une expression légitime des obligations de l'état ;

LA RECONNAISSANCE que les règlements de la loi internationale continuent à être applicables lors des conflits armés ;

LA RECONNAISSANCE que les installations pour la préservation, la recherche, l'élevage, le traitement ou l'étude des animaux sauvages, et dans lesquelles les animaux sauvages sont temporairement ou définitivement gardés ainsi que les réserves marines, la faune et la flore sont essentielles pour préserver et comprendre la biodiversité et pour protéger les espèces en danger et que leur destruction puisse constituer des dommages extensifs, durables et sévères à l'environnement naturel ;

LA RECONNAISSANCE que les états doivent prendre en compte les considérations environnementales lors d'évaluation des moyens nécessaires et proportionnés dans la poursuite des objectifs militaires légitimes, et que le respect pour l'environnement constitue un des éléments pris en considération pour déterminer si une action est conforme aux principes de nécessité et de proportionnalité ;

LA RECONNAISSANCE que des exemples spécifiques de graves menaces envers les espèces en danger ou les espaces protégés durant les conflits armés puissent aboutir à un préjudice sévère et permanent et causer des dommages irréversibles et extensifs sur l'environnement naturel et par la suite constituer une urgence environnementale ;

LA RECONNAISSANCE qu'une attaque intentionnelle lors d'un conflit armé en sachant qu'une telle attaque résultera en des dommages extensifs, durables et sévères pour l'environnement naturel, et qui excéderait manifestement l'ensemble des avantages militaires prévus, constitue un crime de guerre ;

L’APPROBATION d'une demande pour une Déclaration Universelle du Bien-être des Animaux au sujet d'un traitement plus humain des animaux.

ET, DE CE FAIT, appeler les Nations Unies à adopter une résolution :


I. EXPRIMANT un intérêt profond concernant la situation désespérée des animaux sauvages en captivité et dans la nature, et concernant la menace envers la faune, la flore et les réserves marines durant les conflits armés ;

II. RECONNAISSANT la nécessité de continuer la recherche et la préservation durant les conflits armés ;

III. LOUANT le sacrifice et le courage des personnes qui continuent à protéger et garder les animaux sauvages en captivité, la faune, la flore et les réserves marines durant les conflits armés.

IV. ET APPELANT les états membres à passer un traité et revoir les traités existants pour prendre en considération :

L'INTERDICTION d'utiliser les installations pour la préservation, la recherche, l'élevage, le traitement ou l'étude des animaux sauvages, et dans lesquelles les animaux sauvages sont temporairement ou définitivement gardés ainsi que les réserves marines, la faune et la flore, pour des opérations militaires des états membres durant les conflits armés ;

L'INTERDICTION de considérer les installations pour la préservation, la recherche, l'élevage, le traitement ou l'étude des animaux sauvages, et dans lesquelles les animaux sauvages sont temporairement ou définitivement gardés ainsi que les réserves marines, la faune et la flore comme cibles militaires par les états membres sauf dans le cas où ces installations ou réserves ont été régulièrement, et ce malgré les mises en garde, utilisées pour des opérations militaires ;

L'OBLIGATION des états membres qui sont impliqués dans des conflits armés à respecter et protéger les installations pour la préservation, la recherche, l'élevage, le traitement ou l'étude des animaux sauvages, et dans lesquelles les animaux sauvages sont temporairement ou définitivement gardés ainsi que les réserves marines, la faune et la flore ;

L'OBLIGATION d'accorder au personnel travaillant dans les installations pour la préservation, la recherche, l'élevage, le traitement ou l'étude des animaux sauvages, et dans lesquelles les animaux sauvages sont temporairement ou définitivement gardés ainsi que les réserves marines, la faune et la flore, un statut et une protection équivalents à ceux du personnel religieux et médical selon les Conventions de Genève et leurs Protocoles additionnels, et de pourvoir à leur identité et nomination lorsque demandés par des états neutres ;

L'OBLIGATION des états neutres de coopérer de la plus grande façon possible avec les partis en conflit pour faire assumer les responsabilités des partis en conflit concernant les zones naturelles trans-frontalières dans lesquelles ces états neutres ont des responsabilités ;

L'OBLIGATION du Conseil de Sécurité, gardiens de la paix régionaux et des états membres d'inclure des défenseurs de l’environnement et des experts environnementaux dans les délégations qui ont pour mission de négocier, conclure, surveiller et appliquer les cessez-le-feu et la résolution pacifique du conflit armé ;

UN MANDAT permettant au Conseil de Sécurité d'intervenir en cas de conflit armé, et de déployer si besoin la force, afin de prévenir les urgences environnementales dans le cas où, sans cette force, le résultat serait l'extinction d'une espèce ou la destruction irréversible d'un espace naturel protégé ;

LA RECONNAISSANCE que les actes suivants pendant un conflit armé constituent des crimes de guerre :

(i) le massacre délibéré ou systématique des espèces en voie de disparition ;

(ii) la destruction délibérée ou systématique des espaces naturels protégés ;

(iii) l'attaque délibérée des installations pour la préservation, la recherche, l'élevage, le traitement ou l'étude des animaux sauvages et dans lesquelles les animaux sauvages sont soit gardés temporairement, soit définitivement, ainsi que les réserves marines, la faune et la flore, à moins que ces installations ou réserves aient été régulièrement, et ce malgré les mises en garde, utilisées pour des opérations militaires ; et

(iv) l'utilisation de menace de massacre sur les espèces en voie de disparition en tant qu'outil de négociation durant un conflit armé.

Nous croyons qu'il n'y aura aucune reconnaissance universelle de la valeur de la biodiversité jusqu’à ce qu’un événement de grande ampleur sacrifie diverses espèces animales en période de guerre.

Nous demandons aux Nations Unies de saisir l'opportunité d'adopter cet appel pour un traitement plus humain de l'environnement naturel en période de conflit armé.

Lawrence Anthony
Fondateur
THE EARTH ORGANIZATION

08 novembre 2007

Le Plan B de Lester Brown

Fondateur du Worldwatch Institute (1974) et du Earth Policy Institute (2001), Lester Brown est un leader d'opinion international de la trempe de Al Gore.
Hier soir, à l'Unesco, il présentait son dernier livre : Plan B, Pour un pacte ecologique mondial en compagnie de Nicolas Hulot.
L'un comme l'autre, ils étudient l’environnement et l’effet de sa destruction sur notre civilisation.
L'un comme l'autre, ils ne cessent de rappeler que la planète n'est pas extensible et que nous ne pouvons vivre indéfiniment au dessus de ses moyens.
L'un comme l'autre, ils savent que le salut est possible et desespèrent de voir que les actions ne suivent pas aussi vite que l'exige l'urgence de la situation.

Lester Brown, pionnier du développement durable, chiffre son plan B, c'est à dire son programme d’actions rectifiant la «trajectoire d’effondrement», à 161 milliards de dollars (110 milliards d’euros) par an, soit le sixieme du budget militaire mondial.
Quant à la rapidité de sa mise en place, à peine plus que le temps qu'il a fallu à Roosevelt pour fabriquer sa flotte aérienne lors de la Seconde Guerre Mondiale.

Quand on veut, on peut !


(1) Plan B, Pour un pacte ecologique mondial, Editions Calmann-Levy et Souffle Court editions, 400 pages.