29 janvier 2008

Lettre ouverte à la FAO

Philippe DESBROSSES

Blois, le 31 décembre 2007.
Agriculteur, Ferme pilote de Sainte-Marthe.
Docteur en Sciences de l’Environnement
Expert-consultant auprès de l’Union Européenne
Chargé de Mission au Ministère de l’Agriculture. Paris.


Monsieur Jacques DIOUF
Directeur Général de la F.A.O. Via delle Terme di Caracalla
00100. ROME. (Italie).


Monsieur le Directeur,

Vous avez récemment, à titre personnel, exprimé votre opinion sur l’agriculture biologique en précisant que vous ne « croyez » pas qu’elle puisse nourrir le monde, contestant ainsi les conclusions de la conférence internationale qui a eu lieu à Rome du 3 au 5 mai 2007 sous l’égide de la F.A.O.
Laquelle affirmait qu’avec plus de trente années d’expérience sur tous les continents, l’agriculture biologique avait fait la démonstration de ses capacités à nourrir l’ensemble de la population mondiale aussi bien que l’agriculture conventionnelle, sans les nuisances générées par cette dernière.

Si je devais apporter ma contribution au débat concernant cette nouvelle polémique inutile sur "le bio et la faim dans le monde", j’inverserai plutôt la question : "Est-ce que l'Agriculture industrielle peut nourrir le monde ? attendu que pour l'instant elle n’y est pas parvenue et, qu’en dépit de la révolution verte, le nombre de personnes sous-alimentées s’est aggravé depuis 30 ans, alors que ses effets négatifs deviennent de plus en plus évidents et dévastateurs :

- 1°) l'exode rural : depuis 40 ans l'hémorragie silencieuse a entraîné la disparition d'une exploitation tous les 1/4 d'heures en France , toutes les 2 minutes en Europe, toutes les demi-secondes sur la planète, à cause de l'industrialisation et de l’artificialisation du modèle alimentaire.
- 2°) la dégradation des sols : 1/3 des terres arables ont été stérilisées ou latérisées en 30 ans.
- 3°) la pénurie d'eau : pour l'irrigation, 73% de l'eau pompée à la surface du globe est utilisée par l'agriculture intensive, l'efficacité de ses engrais solubles en dépend. C’est pourquoi la plupart des ressources en eau douce sont menacées par ce modèle de production.
- 4°) la pollution généralisée : les nappes phréatiques, l’air, les eaux des rivières, les sols sont contaminés par les pesticides, nitrates, hormones, antibiotiques, métaux lourds…
- 5°) l'effondrement de la bio-diversité : 100 espèces par jour disparaissent, 75% des plantes comestibles cultivées ont disparu en un siècle, (chiffres FAO.).
- 6°) l'appropriation des ressources et du patrimoine commun par quelques oligarchies financières : les paysans sans terre pourraient se nourrir sans l'aide des pays riches si on les laissait disposer de leurs moyens légitimes...
- 7°) la désertification : 1 ha passe au désert toutes les 4 secondes sur la planète – (chiffres de la conférence internationale de Rio).
- 8°) les migrations de populations provoquées par les conflits sociaux ou ethniques qui résultent des dégradations de leur environnement sont une bombe à retardement pour l’équilibre mondial et la paix.
- 9°) la dépendance extravagante de l'agriculture aux énergies fossiles : demain, sans le pétrole, que devient l'agriculture industrielle, essentiellement pétrolière ?
- 10°) le réchauffement climatique : la responsabilité de l'agriculture et du modèle alimentaire industriels sont, pour 1/3, responsables des émissions de gaz à effet de serre.
Monsieur le Directeur Général, ne pensez-vous pas qu'il est temps d’arrêter de promouvoir ce modèle ? Les indicateurs des désastres ne sont-ils pas suffisamment convaincants ? . .

Ce modèle est notoirement :
- anti-économique : sans les subventions publiques ou impôts des citoyens il n'existerait plus...
- anti-écologique : il détruit plus de biens qu'il n'en produit, et les biens naturels qu'il dégrade ne sont
pas renouvelables...
- anti-social ; il laisse exsangues des territoires entiers, où sont démantelés le tissu communautaire
et les économies locales...
- enfin ce modèle est aux antipodes de la santé publique : de toutes parts des médecins, des scientifiques, des Prix Nobel multiplient les appels pour réduire l'impact négatif de l'agriculture sur l'alimentation et l'environnement, dont dépend la santé des êtres vivants...

Faut-il continuer à s'illusionner sur ce mode de production qui met en péril les grands équilibres des écosystèmes, et à terme l’existence même de l’humanité ?

Je pense que nous devons au contraire réhabiliter les paysans, en nombre suffisant, plutôt que de leur substituer les artifices polluants et coûteux de l’industrie chimique qui les a remplacés dans les champs depuis 1/4 de siècle. Il faut inverser cet exode pour un retour à la Terre, aux soins de notre patrimoine commun, à la préservation des ressources et aux bienfaits des productions durables, génératrices de millions d’emplois non-délocalisables.

Partout le génie des petits paysans a fait merveille depuis des millénaires. Pourquoi ne s'inspire-t-on pas des exemples qui foisonnent dans le monde et dans l'histoire de l'humanité. Ils démontrent qu'une agriculture paysanne ou vivrière est de cent à mille fois plus productive par unité de production que l'agriculture industrielle. Elle est également – contrairement à ce que certains affirment – plus productive par unité de surface. Une étude récente de plusieurs universités, notamment américaines et indiennes, faisant la synthèse des résultats de 293 études comparatives, entre agriculture conventionnelle et agriculture biologique, montre que dans les pays du Nord les résultats sont pratiquement équivalents et dans les pays de Sud l’agriculture biologique a des rendements supérieurs de 80% à ceux de l’agriculture conventionnelle.
Elle seule peut donc répondre aux défis de ce temps : « Nourrir durablement l'ensemble de la planète sans l'abîmer ». C'était justement la conclusion des experts de la conférence de la FAO à Rome en mai dernier, qu'aujourd'hui vous contestez.

Nous sommes prêts à engager un vrai débat de société sur ces questions car le temps presse et c’est le devoir de notre génération de réparer les dégradations que nous avons provoquées.
Pouvez-vous y contribuer en nous aidant à l’organiser au sein de votre institution ?

Dans l’attente veuillez agréer, Monsieur le Directeur Général, l’expression de mes respectueux sentiments.

Philippe Desbrosses.

Adresse : Centre Pilote Européen, Ferme expérimentale de Sainte-Marthe 41200. Millançay – tél. 00. (33) 02 54 44 28 13 – mobile : 06 08 27 36 53. - fax : 02 54 44 28 11. e mail phil.desbrosses@wanadoo.fr site internet : www.intelligenceverte.org
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2) suite lettre ouverte directeur général FAO – 31.12.07.

03 janvier 2008

PLANTONS POUR LA PLANETE


En cette période où tout le monde s'échange des voeux, The Earth Organization a une pensée toute particulière pour la Terre et souhaite que, cette année, il puisse y avoir une réelle réduction de CO² dans l'atmosphère.
C'est pourquoi TEO France a décidé de se joindre à l'ANAF (association nationale des agents forestiers) pour planter des arbres et agrandir un puits de carbone déjà existant.




« Tout le monde peut creuser un trou, y mettre un arbre, l’arroser et veiller à ce qu’il grandisse. » Voilà ce qu’a affirmé Wangri Maathai, prix Nobel de la paix et écologiste au Kenya qui, avec d’autres personnalités, s’est engagé au côté du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUD) dans le cadre de l’initiative « Plantons pour la Planète : la Campagne pour un milliard d’arbres. »

De nombreuses associations se sont mobilisées pour sensibiliser les citoyens à planter des arbres sur tous les continents. Dans le trio de tête des pays planteurs, on trouve l’Ethiopie avec plus de 700 millions d’arbres plantés, suivie du Mexique avec 217 millions et de la Turquie avec 150 millions.

L’initiative continue au-delà du milliard initialement visé. Pour cela, inutile de partir à l’autre bout du monde. Plusieurs associations françaises organisent des journées de plantation d’arbres sur le territoire national.

Le 10 février 2008 par exemple, l’ANAF (Association nationale des agents forestiers) et The Earth Organization (Association Terre) fusionnent pour effectuer des plantations en regarni dans le puits de carbone de Villers-Cotterêts en Picardie situé sur l’ancienne station d’épuration.

Trois cents plants seront fournis par l'ANAF en provenance notamment de leur pépinière implantée au lycée Château Potel de la Ferté Milon, spécialisée dans l’horticulture et l’arboriculture. Enfants et parents seront présents pour apprendre un des gestes essentiels permettant de réduire l’excédent de CO2 dans l’atmosphère : planter un arbre.

«Globalement, un foyer émet 16,4 tonnes de dioxyde de carbone par an afin de répondre à ses besoins. Cette consommation énergétique des ménages représente 47% de la consommation nationale », affirme Noëlle Saugout, présidente de l’Association Terre et auteur de Sauver la Terre : 365 gestes verts au quotidien. « Quoi de mieux que de commencer par une action simple pour compenser nos émissions de CO2 ? »

L’ANAF est une association luttant contre le réchauffement climatique et l’Association Terre (The Earth Organization), fondée par Lawrence Anthony bien connu pour avoir sauvé le zoo de Bagdad durant la guerre en Irak, a pour mission de protéger la biodiversité. (www.earthorganization.org)


L'ancienne station d'épuration de Villers-Cotterêts se trouve en bas du chemin partant de la place des Anciens Combattants de l'AFN.

En sortant de la Gare de Villers-Côtterets, prendre l'avenue de la Gare sur la gauche (D81) [740m], prendre à gauche la Rue du Presbytère [430m] puis prendre à droite la rue du Grand Montoir [15m]. Prendre à droite la Place des Anciens Combattants d'Afrique du Nord [31m]. Stationner et descendre à pied le sentier vers la station (50 mètres )

THE EARTH ORGANIZATION VOUS SOUHAITE UNE BONNE ANNEE !